Technique Alexander et domaines de proximité

Technique Alexander, présence attentive et pleine conscience

La Technique Alexander apprend à déposer l’attention en vous et à développer une présence attentive à votre vivre. Le but est de se rendre disponible à accueillir ce qu’il se passe dans le vécu. Un petit témoin est nécessaire pour observer et vous informer en permanence, via les sensations, de la façon dont vous êtes engagé dans ce que vous faites. Par la Technique Alexander, vous apprenez à construire ce témoin et à vous rendre sensible aux informations qu’il vous apporte. Cette pleine présence à ce que vous vivez peut se faire conscience et compréhension de ce qui se joue en vous. C’est l’apport essentiel de la Technique Alexander que de vous accompagner dans l’inhibition de ce que vous vous faites qui provoque tension, dysfonctionnement, douleur, mauvaise adaptation. La présence attentive n’est qu’un moyen, le point de départ nécessaire mais non suffisant à la compréhension et au sens, qui est conscience. C’est en découvrant le sens de ce qui vous encombre que vous pourrez alors, en toute autonomie, agir sur son origine.

Technique Alexander et burn- out

Prendre en compte l’apparition de tensions est le moyen le plus simple pour ne pas dépasser ses limites. Rester dans une enveloppe sensorielle où l’on se sent bien est un repère, si on l’a développé et qu’on lui porte crédit, extrêmement sûr pour ne pas aller au-delà de ses possibilités. Le fameux burn-out contemporain n’est que la face émergée de la cécité à ne pas s’écouter et à se dépasser pour répondre à des exigences, soit narcissiques, soit posées par un tiers – et auxquelles on a accepté de répondre ! S’informer de ses limites devient de ce fait un moyen très fiable pour résister à toutes les formes d’entrisme d’autrui venant faire pression sur soi. Compétence extrêmement précieuse à une époque où les exigences de performance de toute nature viennent infester le vivre, en particulier dans le domaine professionnel.

Santé et Technique Alexander

L’oncologue Thierry Janssen fait état dans son livre remarquable "La maladie a-t-elle un sens ?" de la relation qui existe entre le système endocrino-immunologique garant de la santé et les états psychologiques. Il apparaît qu’un état détendu, en accord avec soi-même, sans stress ni pression favorise la production de composés biochimiques qui aident à maintenir le bon fonctionnement de l’organisme. A l’inverse, un état psychologique stressé favorise le développement de composés qui peuvent générer dysfonctionnements et maladies. Selon lui, la pratique de certaines activités , dont la Technique Alexander explicitement citée, favoriserait, en adoucissant le rapport mental au corps, un état de bonne santé. Très simplement, on voit mal pourquoi un rapport détendu à son corps ne serait pas bénéfique. La Technique Alexander propose des solutions pertinentes pour y parvenir. S’il n’y a pas de mal à se faire du bien, on peut douter qu’il y ait du bien à se faire du mal ! Et pourtant beaucoup d’entre nous soumettent leur corps, sans s’en rendre compte, à une extrême violence.

Méditation et Technique Alexander

La Technique Alexander est d’abord un apprentissage du respect de soi, qui permet de vivre dans des limites qui conviennent, faisant fi des pressions externes et de celles plus pernicieuses d’un ego dévastateur. L’enjeu est de vivre en bonne intelligence avec soi-même. Cette pratique développe de ce fait une attitude mentale qui rejoint celle visée par la méditation et vulgarisée par certains psychiatres comme Matthieu RICARD, Christophe ANDRÉ ou Alexandre JOLIEN*. Se détacher de l’emprise de l’ego et de la compulsivité à laquelle il nous attache est, ainsi qu’il en va de la méditation, un objectif important de l’Alexander.

Technique Alexander et techniques somatiques

La Technique Alexander fait partie du groupe de ce que l’on nomme aujourd’hui "Techniques somatiques" (Feldenkrais, BMC, Pilates). Leur point commun est de développer l’écoute du corps et de privilégier le sentir avant l’agir. Le geste juste se fait toujours à partir de qui est ressenti, le principe de base étant que moins il y a de perceptions de résistance, plus juste est le geste. Une différence fondamentale démarque néanmoins l’Alexander des autres : la prise en compte du sens dans les variations d’état corporel. Là où le Feldenkrais et le Pilates se satisfont d’explications neurologiques ou biomécaniques, l’Alexander introduit la prise en compte du vécu de la personne dans sa totalité, avec ses valeurs, ses croyances, son histoire, ses blocages, ses peurs… C’est bien d’une approche phénoménologique dont il s’agit avec cet objectif de réconcilier la personne en l’aidant à se détourner de ce qui l’inhibe de vivre en bon accord avec elle-même.

* "Trois amis en quête de sagesse", 2016, éditions de l'Iconoclaste