L’approche psycho-phénoménologique du vivre

Technique Alexander, coaching et dépendance

La mode est au coaching. Se faire conseiller pour optimiser ses performances, dans tous les domaines (sports, arts, santé, sexualité, nourriture...) est devenu la norme. Tout serait pour le mieux si cet appel au "regard d’autrui" sur soi ne développait pas deux effets néfastes : la passivité dans la conscience de soi (vous devenez aveugle à vous-même, vous en remettant au regard d’autrui sur vous pour vous diriger) et la dépendance aux conseils plus ou moins éclairés et justes d’un tiers à qui vous déléguez le droit de choisir et décider pour vous. Cette incapacité à vous informer de vous – même vous rend de plus en plus dépendant de l’appréciation et de l’avis d’autrui. Vous devenez ainsi aveugle à vous -même, dirigeant votre vie dans les "lumières" clignotantes venues d’un tiers.

La Technique Alexander au contraire a pour objectif de vous rendre libre et autonome pour choisir consciemment, à partir d’informations prises sur vous-même, ce qui est juste pour vous.

Technique Alexander, écoute de soi et autonomie

C’est simple: l’écoute de soi fournit toutes les informations venant de soi, permettant de se diriger. En prenant en compte ces informations, vous pouvez choisir et vous engager dans ce qui vous convient et de la façon dont cela vous convient. Vous devenez alors autonome. Ces principes constitutifs de l’humain (hélas anéantis par notre civilisation) sont les plus fondamentaux de la Technique Alexander. Ils demandent d’apprendre à se tourner vers soi, geste initial et fondamental de l’autonomisation.

Le corps, moyen d’informations

Le corps dispose d’un extraordinaire réseau d’informations. En permanence, il nous délivre des ondes, des vibrations qui se font perceptions, sensations, émotions, se donnant en impression de justesse, de bien -être ou au contraire de trouble, de mal-être. Plutôt que de porter crédit à la parole d’un tiers pour savoir ce qui vous convient, vous pouvez développer la capacité à l’éprouver de vous-même. Cette capacité à choisir et à décider à partir de ce que l’on sent nous convenir est le fondement même de l’autonomie (étymologiquement : se nommer soi-même).

Écouter la tension pour s’informer

Le corps humain s’est développé en réponse adaptative à son milieu. Comme il en va de toute adaptation et pour tout ce qui est vivant, celle-ci est ajustée à lui. Le geste humain juste se fait sur fond sensoriel d’aisance et de facilité. Un geste techniquement juste et performant quel qu’il soit, se fait toujours sur fond sensoriel de facilité. Vivre dans ce qui nous convient se donne dans le sentiment de bonheur. En conséquence, toute tension, toute sensation de résistance et ses conséquences d’effort et de violence sur soi est une information juste d’une mauvaise mise en action du corps. La façon dont votre corps se plaint n’est pas le problème ! Le problème est dans l’usage que vous en faites et dans les choix de vie qui ne vous conviennent pas! De ce fait, l’écoute et la prise en compte de la résistance et de la tension est le point de départ d’une compréhension de leurs causes. A quoi servirait d’effacer un signal ?

Apprendre les actes du lâcher-prise par la Technique Alexander

Le corps est à la fois acteur sur le monde (c’est une évidence), mais aussi (on l’oublie souvent) récepteur de la qualité de son activité. Les informations qui vous en parviennent alertent de la façon dont vous vous engagez dans l’agir. Bien souvent, les problèmes d’adaptation trouvent leur origine dans un contrôle excessif du geste et un besoin de réussite rapide et parfait. La Technique Alexander, telle que je la conçois et l’enseigne ne vise pas à transformer le corps, mais à faire fondre les efforts et les fixations mentales qui raidissent le corps, le tendent, rendant impossible son adaptation harmonieuse. C’est avant tout un travail de lâcher-prise et de mise entre parenthèse des habitudes mentales obnubilées pour beaucoup sur le besoin de réussir, la peur de se tromper, le souci de répondre à des attentes d’autrui par exemple, que je propose.